Traiter le mal de tête avec l’hypnothérapie

Le mal de tête ou céphalée est un mal fréquent qui concerne plus d’une personne sur deux âgée de plus de 15 ans.

Les causes du mal de tête

La céphalée peut être primaire ou secondaire à une pathologie.

Pour en savoir plus : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/mal-tete/definition-causes

Il est nécessaire de consulter pour poser un diagnostic sur ce symptôme. Sont pris en compte le mode et les circonstances de survenue, la localisation,  l’intensité,  la durée, les autres signes cliniques qui peuvent accompagner, ce qui aggrave, ce qui soulage etc. Des examens peuvent être prescrits.

La prise en charge

La prise en charge doit être globale pour être la plus efficace possible. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte.

  • Le facteur cause tout d’abord : les céphalées secondaires à une pathologie nécessitent en premier lieu le traitement de cette pathologie.
  • Les facteurs posturaux
  • Les facteurs psychosociaux
  • Les facteurs iatrogènes

Indication des MBT

Les maux de tête les plus fréquents sont les céphalées dites de tension et les migraines. Ce sont également celles pour lesquelles les MBT (dont l’hypnothérapie) peuvent être intéressantes en permettant une action sur les 3 derniers facteurs.

Je ne reviendrai pas sur les céphalées secondaires qui nécessitent avant tout la prise en charge de la pathologie à l’origine du mal de tête.

L’intérêt des MBT

L’utilisation de l’état hypnotique permet de ressentir que l’environnement et le comportement qu’on a a un impact sur le corps. Et donc de se rendre compte des facteurs qui influencent le symptôme.

Les facteurs posturaux 

Une mauvaise position au niveau du travail comme par exemple un ordinateur à la mauvaise hauteur ou décalé, un clavier mal placé, le cou penché en avant, l’habitude de croiser les jambes ou de s’appuyer sur un coude : toutes ces mauvaises postures devenues habituelles qui malmènent au quotidien les articulations. Se mettre dans un état hypnotique dans ces cas-là permet  de conscientiser les déséquilibres et de trouver de nouvelles façons de se tenir. Pour que celles-ci deviennent habituelles, cela demande du temps et de la motivation.

Les facteurs posturaux sont multiples et individuels. Ils  peuvent eux-mêmes être secondaires à une malposition liée à une pathologie suite à de l’arthrose, un accident, un problème de vue etc.

Les facteurs psychosociaux

Notre cerveau va fabriquer les molécules en fonction de notre environnement. Il est donc important d’en tenir compte dans la prise en charge : l’environnement professionnel, amical, social, familial (large, proche), conjugal.

Quelques exemples :

Sur le plan professionnel : le stress lié à une surcharge de travail, à la pression des objectifs, à une mésentente va engendrer des tensions qui peuvent prédominer au niveau des cervicales. Apprendre à gérer son stress est toujours intéressant. Pour en savoir plus cliquez ici.

Sur le plan amical : les sorties entre amis peuvent ressourcer, permettre de libérer des tensions en partageant une activité sportive ou autre. De même certains amis peuvent être envahissants, intrusifs : il est nécessaire de poser un nouveau cadre.

Sur le plan social : avoir une activité dans le cadre d’une association permet de se changer les idées, d’avoir d’autres regards sur les situations, de partager des moments et des connaissances, de rencontrer de nouvelles personnes…et de faire le tri …  De même les apéritifs répétés avec prise d’alcool ou d’autres substances peuvent être responsables de maux de tête qui peuvent s’installer durablement si ces instants « festifs » sont fréquents.

Sur le plan familial et conjugal : les tensions qui peuvent exister dans la famille ou au sein du couple doivent être prises en compte. De même que les inquiétudes liées à un état de santé fragile d’un membre de la famille doivent être exprimées. Les silences et les non-dits sont pathogènes. Il faut libérer la parole.

Les facteurs iatrogènes

Quand les maux de tête sont répétitifs et invalidants, le danger est l’abus des médicaments. Cet abus va malheureusement entretenir les céphalées et c’est le cercle infernal : plus on prend des médicaments moins ils sont efficaces. Une hospitalisation est alors souvent nécessaire pour permettre un sevrage.

D’où l’intérêt de s’écouter pour se connaître pour trouver d’autres façons d’agir.

Agir avec l’hypnothérapie

L’état hypnotique permet donc de repérer les tensions à l’intérieur de soi et ce qui a une influence. Cela permet de poser un cadre pour pouvoir agir.

Environnement

Si on peut  parfois agir sur certains environnements en décidant de les renforcer ou au contraire de les quitter, cela n’est pas toujours possible. Il faut apprendre alors à s’en protéger et cet apprentissage peut se faire en hypnothérapie.

Cette notion de protection est variable d’un individu à l’autre : cela peut être trouver un lieu de sécurité, fabriquer une bulle, mettre un mur pour que les attaques soient stoppées, instaurer une indifférence…la bonne réponse est celle que vous trouvez.

Ce peut être aussi la prise de conscience d’éprouver le besoin de voir un professionnel de santé ou autre pour libérer la parole ou évacuer les tensions.

Douleur

Il est également possible d’apprendre à agir sur le mal de tête quand il est là.

Plusieurs techniques peuvent être utilisées :
– Choisir un élément de la description de la douleur et le transformer : les sensations sont modulables dans l’état hypnotique. Par exemple la douleur est décrite comme un étau : desserrer l’étau, transformer une boule piquante en une boule lisse etc. 
– Mettre une sensation de fraîcheur dans la main et la transférer sur la tête.
– Attirer l’attention ailleurs : faire des exercices comme demander une contraction très forte des 2 mains suivie d’un relâchement et de constater la relaxation qui suit ou faire une représentation mentale de quelque chose de positif ou apaisant.

Quand on est également dans la répétitivité des douleurs, oublier la douleur du passé et celle du futur car c’est celle du présent qui fait mal. Pour casser le cercle du « je vais avoir mal » qui fait le terreau d’une nouvelle douleur.

Il existe d’autres façons de faire : chaque personne étant unique, il faut trouver la façon efficace de procéder en s’appuyant sur le vécu et le ressenti de la personne. Plusieurs séances sont utiles et le nombre est variable d’un individu à l’autre.

Dans tous les cas l’apprentissage de l’autohypnose est nécessaire. Il est donc important de s’investir et de prendre le temps de faire des séances d’autohypnose idéalement tous les jours. Cela peut simplement revenir à se poser pour pouvoir écouter les ressentis. Et quand on est plus motivé faire des exercices plus poussés : visualiser mentalement des choses positives, répéter des exercices faits en consultation, prendre le temps de ressentir les bienfaits des bons moments etc. En effet l’utilisation de l’état hypnotique a autant d’intérêt en  préventif (en agissant sur les 3 facteurs) qu’en curatif. Cela permet d’avoir une meilleure qualité de vie, de ne plus être envahi par le mal de tête et de mieux gérer les prises médicamenteuses.

Mais pour cela, il faut prendre le temps de s’occuper de soi…