Utiliser l’hypnothérapie contre les troubles du sommeil
Nous passons en moyenne 1/3 de notre vie à dormir. Autant dire que les consultations liées à une difficulté à dormir sont fréquentes et faire un rappel de quelques notions est intéressant.
Bien que nous sommes loin de tout savoir sur ce qui se passe durant le sommeil, nous savons néanmoins qu’il est indispensable pour le bon fonctionnement de notre corps et de notre esprit. Il permet une récupération physique, mentale, un nettoyage des déchets et des toxines accumulées au cours de la journée, joue un rôle dans l’apprentissage, la mémorisation, la concentration, la gestion des émotions et bien d’autre chose encore.
Les cycles de sommeil.
La mesure de l’activité cérébrale durant le sommeil se fait grâce à l’électroencéphalogramme. Des électrodes sont placées sur le crâne et les activités électriques cérébrales sont enregistrées. Cet examen a permis de constater que le sommeil se découpe en plusieurs cycles. Il existe en moyenne 3 à 5 cycles par nuit, chaque cycle ayant une durée moyenne de 90 mn, allant de 60 à 120 mn.
Un cycle est lui-même composé de 2 phases :
- Une phase de sommeil lent appelée ainsi parce que les ondes enregistrées sont lentes. Elle se décompose elle-même en 3 parties : l’endormissement, suivi d’un sommeil lent léger puis d’un sommeil lent profond.
- Une phase de sommeil paradoxal appelée ainsi parce que l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil.
Au cours d’une même nuit les cycles se succèdent mais la durée de leurs phases varie, le sommeil paradoxal durant plus longtemps en fin de nuit. De même que les phases évoluent au cours de la vie. Dans les premières années de la vie, le sommeil paradoxal est plus long, sa durée diminuant avec l’âge. Quant au sommeil lent il est plus profond durant la croissance, jusqu’à l’âge de 20 ans environ. Il devient plus léger avec l’âge.
La durée de sommeil est également variable au cours de la vie. En moyenne, elle est de 16 à 17 heures de 0 à 6 mois, de 12 heures à 3 ans, de 10 heures à 6 ans, de 9 heures à 12 ans et à partir de 20 ans de 7 heures.
Les troubles du sommeil
Il est nécessaire de consulter afin de cerner les circonstances de survenue de ces troubles du sommeil, leur durée, leur impact sur la vie quotidienne, sur l’environnement familial, social, professionnel. Il est parfois nécessaire de faire des examens complémentaires car les troubles du sommeil peuvent être un symptôme d’une autre pathologie.
- Les insomnies : les insomnies sont dites ponctuelles ou transitoires quand elles ne s’installent pas et chroniques quand elles surviennent plus de 3 fois par semaine depuis au moins 3 mois.
Ce peut être des troubles d’endormissement et/ou des réveils nocturnes et/ou une sensation de sommeil non réparateur malgré une durée suffisante. 16% des adultes souffriraient d’insomnies chroniques. Ce sont les troubles du sommeil les plus fréquents.
- Les hypersomnies : les hypersomnies concerneraient 5% de la population. Elles sont caractérisées par un besoin excessif de sommeil la journée malgré une durée de sommeil acceptable. La narcolepsie en fait partie. Elle est rare : 0.026% de la population et se manifeste par des accès brutaux et irrépressibles de sommeil au cours la journée.
- Les apnées du sommeil : leur fréquence augmente avec l’âge. Le surpoids est un facteur prédisposant. Les micros réveils induits augmentent la fatigue et la somnolence diurnes. Cela concernerait 5% de la population.
- Les troubles du rythme circadien : ils font souvent suite au dérèglement de l’horloge biologique interne. Horaires de travail décalés, travail de nuit.
- Les parasomnies : ce sont les troubles apparaissant lors du sommeil. Pendant le sommeil lent profond, les plus fréquents sont le bruxisme (grincement des dents), le somnambulisme, la somniloquie (parler en dormant), les terreurs nocturnes et l’énurésie (pipi au lit). Pendant le sommeil paradoxal, ce sont des mouvements violents, des bruits non articulés ou des comportements sexuels inconscients. Ils sont favorisés par des maladies neurodégénératives, le stress, la fièvre ou certains médicaments.
- Le syndrome des jambes sans repos : cela concernerait 8% de la population. Nous n’en connaissons pas l’origine. Il se manifeste par ce qu’on appelle des impatiences au niveau des membres inférieurs se manifestant par un besoin irrépressible de bouger les jambes.
Pour en savoir plus sur les autres pathologies liées aux troubles du sommeil, je vous invite à consulter ce lien : INSERM – Information sur le sommeil.
La prise en charge.
Elle est bien sûr dépendante de la cause. Si les troubles du sommeil sont secondaires à une pathologie il est certain qu’il faut déjà s’occuper de cette pathologie.
Les techniques non médicamenteuses comme les Mind Body Therapy ou thérapies psychocorporelles ont une place dans cette prise en charge.
Poser le cadre.
Noter son rythme de sommeil.
Il peut être utile de faire un calendrier du sommeil sur plusieurs semaines en notant les heures de coucher, de lever, les réveils nocturnes. Noter comment on est dans la journée. Parfois le fait de noter permet de prendre conscience que finalement on est plutôt un « petit dormeur » ou que le sommeil est décalé.
Etudier son cadre de vie.
Il est également important de faire le point sur la vie sociale, familiale, professionnelle, sur les habitudes et sur les croyances qui existent sur le sommeil. S’il est facile de faire parfois le rapprochement avec un événement ou un passé douloureux, cela n’est pas suffisant pour rétablir un sommeil de bonne qualité.
Modifier le cadre.
Modifier le cadre est important. Certaines croyances, certaines habitudes entretiennent les troubles du sommeil. Les corriger est intéressant de même que trouver de nouveaux comportements comme un rituel au coucher ou autre chose.
On sait par exemple, que l’utilisation tardive des écrans, la pratique tardive d’un sport, la prise de certaines substances (alcool, tabac, café…), de certains médicaments ont un impact négatif sur la quantité et la qualité du sommeil. Il est nécessaire de modifier ces habitudes : facile à dire, à faire, c’est tout autre chose.
La prise en charge avec l’hypnothérapie.
Il existe plusieurs façons de faire.
Le point de départ sera le cadre posé et bien sûr vos objectifs. Le rythme sera le vôtre : instaurer un rituel au coucher, trouver un lieu apaisant, faire des exercices de relaxation, prendre un temps pour soi, stopper ou ralentir les « mauvais » comportements, accepter de passer une mauvaise nuit de temps en temps s’apprend. Il faut être motivé pour le faire.
L’apprentissage de l’autohypnose est nécessaire pour apprendre à utiliser l’état hypnotique et à se faire les bonnes autosuggestions.
Son utilisation est dépendante de votre sensibilité, votre histoire, votre personnalité et il est important que vous compreniez qu’il est utile de savoir adapter ses exercices quand cela est nécessaire. En effet, certains soirs la relaxation sera efficace, et impossible d’autres soirs en raison d’un stress important par exemple. Se relaxer dans ces cas peut ne pas être possible. Parfois il faut au contraire avoir une activité intensive pour évacuer le trop plein pour ensuite faire la relaxation. Vous avez déjà constaté que pleurer un bon coup fait du bien, que dire les choses enlève un poids, que taper dans un coussin libère. Ce qui est important, c’est de se connaitre pour trouver sa façon de faire dans le respect de soi et d’autrui.
Ce peut être aussi accepter une mauvaise nuit, et dans ce cas la rentabiliser, car ne pas bien dormir permet aussi un travail inconscient…
Une séance d’hypnothérapie.
Pour ce qui me concerne, la première consultation est consacrée en premier lieu à poser le cadre et à faire un exercice bref d’autohypnose de une minute. Une minute pour vous et rien que pour vous.
Pour les séances d’hypnothérapie à proprement parler, la première séance se déroule très souvent de la façon suivante : je demande à la personne de se mettre dans un état hypnotique pendant une minute en partant sur une phrase choisie par elle, phrase contenant l’objectif. Je demande ce qui s’est passé durant cette minute. Il se passe toujours quelque chose durant cette minute, car même le rien est quelque chose. Et j’utilise ce point de départ pour l’accompagnement. J’explique ce que je fais et les raisons pour lesquelles je le fais, car je pense qu’il est important que vous compreniez mon accompagnement. Bien sûr quand cela ne vous intéresse pas, je ne le fais pas. Je sais où je vais et je sais ce que je fais : créer les conditions favorables pour vous permettre d’atteindre votre objectif dans le respect, la sécurité et la protection. Je termine la séance en donnant des conseils et des exercices.
Chaque cas est particulier. Le nombre de séance est variable. L’apprentissage de l’autohypnose est nécessaire pour s’approprier la technique, se connaitre et savoir adapter ses autosuggestions en fonction des situations.